Point d’interrogation

Saison 2021-2022

La saison qui s’annonce aura-t-elle lieu et dans quelles conditions ? Avec quels types de contrôles ? Comment le public réagira -t-il ? Quelles seront les conséquences économiques pour les artistes ? 

Point d’interrogation ! Nous allons de l’avant, car stagner ou reculer n’est pas notre fort …

Aller de l’avant c’est d’avoir un ancrage suffisamment solide pour questionner, remettre nos certitudes sur le métier, inventer ce qui manque affirmer ce qui existe.

Le 1^er juillet 2011 nous inaugurions le Galpon à la route des Péniches. Nous finissions de peindre les murs le matin, les planchers n’étaient pas encore posés et le soir, autour d’un gigantesque mobile au fragile équilibre, nous célébrions avec vous l’ouverture du Galpon au pied Bois de la Bâtie et sur les bords de l’Arve. Un lieu construit en un temps record, fait de matériaux durables, s’intégrant dans ce coin de nature dans la ville.

En automne 1986 naissait, dans un grenier, le Studio d’Action Théâtre, l’une des compagnies fondatrices du Galpon.

Ces temps, ces durées, ces longévités sont l’un des ancrages de nos interrogation sur les processus artistiques. Ces temps d’actions artistiques partagées sont aussi la source qui nourrit notre façon de favoriser la rencontre entre artistes, spectatrices et spectateurs. De tisser des liens parfois ténus, parfois complexes mais toujours vivants plutôt que de développer des publics.

Ces derniers mois, cette énergie vitale a été souvent entravée par une série de questionnements sur nos activités artistiques et les problématiques qui se sont exacerbées avec la fermeture des théâtres et la suspension momentanée de ce qui est notre essence : la présence de chacune et chacun à l’autre.

Alors point d’interrogation sur la force de présence qui s’incarne dans cette saison à venir !

Nous prolongeons les polarités qui ont nourri l’élaboration et la réalisation de la saison dernière. Souvenez-vous : Entre Zénith et Nadir, là où existent des processus artistiques, certains nourris de longues expériences, d’autres cherchant la consolidation.

Ainsi les formes, les disciplines artistiques se côtoient, se rencontrent, se chahutent, créant une sorte de partition organique des singularités.

Une saison composée de créations théâtrales et chorégraphiques dont certaines, après reports et annulations peuvent enfin être partagées avec les publics. Une saison qui, après un départ en trombe avec Cataclysme Piano et Les Olympiades du Studio d’Action Théâtrale qui marquent les 35 ans d’activités de la compagnie se poursuit avec le temps fort, annulé en automne dernier et qui garde toute son actualité : Colère et fureur au temps du COVID.

Une saison qui, nous le souhaitons toutes et tous, verra éclore ce que nous avons mis en place durant ces mois habités de processus de création très concrets mais invisibles des spectatrices et spectateurs et, de façon plus générale, de réflexions sur nos pratiques. Ainsi, l’invitation au projet artistique du Galpon que nous avons adressée à Marion Baeriswyl et Justine Ruchat. Toutes deux portent des projets artistiques qu’elles créent et réalisent – entre autres lieux – au Galpon depuis plusieurs années. Elles connaissent la maison, en comprennent les enjeux et peuvent apporter une énergie complémentaire à la nôtre pour mettre en œuvre le projet artistique, notamment sur le projet des résidences.

Nous nous réjouissons de poser avec vous non seulement des interrogations mais aussi des exclamations et affirmations artistiques.

Gabriel Alvarez et
Nathalie Tacchella
Juillet 2021